Les inscriptions des carrières parisiennes

Mardi 27 novembre, le Spéléo Club de Paris (Groupe spéléologique du Club alpin français d’Ile-de-France) accueillait Gilles THOMAS qui présentait   

LES GRAFFITIS DES CARRIÈRES PARISIENNES

Devant un public nombreux et attentif, surtout composé de passionnés, le co-auteur de l’Atlas du Paris souterrain  chez Parigramme, a présenté la diversité des inscriptions et représentations réalisées dans les souterrains de Paris.

Les galeries d’inspection sont une doublure topographique et toponymique du Paris de la fin du 18è siècle.

Les ouvriers et les inspecteurs des carrières ont inscrit leur nom dans la pierre, tout comme les employés de l’octroy aux barrières de Paris.
Les fleurs de Lys gravées sous l’Ancien Régine ont été burinées durant la Terreur et les noms de rues ont été amputés de tout signe religieux.
La visite des Catacombes a changé plusieurs fois d’itinéraire, de nouvelles flèches tracées au ciel des galeries ont remplacé les anciennes.
A l’occasion de travaux de consolidation, les ouvriers des carrières ont indiqué des profondeurs en pieds et en mètres lors du passage au système métrique en 1795.
La guerre de 1870 et  la Commune ont également laissé des traces comme ce dessin d’un soldat Prussien. L’incendie de l’Hôtel de Ville a entraîné la destruction d’une grande partie des plans dressés par l’Inspection des Carrières.
Des plaques émaillées évoquaient les travaux du Métropolitain. Elles ont aujourd’hui presque toutes disparu.
L’Exposition Universelle de 1900 permettait au visiteur du « Monde Souterrain » de se promener dans la reconstitution d’une mine d’or aménagée dans les anciennes carrières de Chaillot.
Les abris de défense passive rappellent la peur des gaz de combat et la drôle de guerre, avant l’occupation de Paris par les allemands qui ont à leur tour réalisé des abris anti aériens.

Ainsi, de la création de l’Inspection Des Carrières en 1777 jusqu’à nos jours, chaque inscription, gravure, dessin ou plaque est prétexte à un voyage dans l’histoire, avec anecdotes et documents à l’appui.

Et voici quelques exemples d’inscriptions relevés dans les carrières de Paris, du type de celles qui ont été abordées durant cette conférence.

RUE DE LONG-CHAMPS COTE DU MIDI : « côté du midi » indique qu’il s’agit de la galerie Sud. Côté du Levant et côté du Couchant sont utilisés pour désigner l’Est et l’Ouest. En revanche, le Nord ne change jamais de dénomination pour devenir Septentrion…
CHEMIN CONDUISANT A L’ESCALIER est une précision topographique.
G-9-R désigne un pilier réalisé sous la supervision de GUILLAUMOT (1er Inspecteur général des carrières)  en l’An IX de la République (1800-1801).
Le repère de nivellement est surmonté d’un D qui indique qu’il s’agit du 4è de cette série. Le premier repère, portant la lettre A, doit se situer à la base de l’escalier mentionné au dessus. 16.10m désigne la hauteur de recouvrement tandis que 15.67m indique l’altitude par rapport au niveau 0 qui se trouve au pont de la Tournelle qui relie l’Ile Saint Louis à la rive gauche de Paris.

Avant qu’il soit gravé dans le calcaire, ce numéro avait été écrit au crayon noir sur le mur

I J 1845 désigne la première consolidation d’une série supervisée par JUNCKER (Inspecteur général des carrières de 1842 à 1851) en 1845.

On le voit, toutes les indications visibles dans les ancienens carrières sont riches d’enseignements pour qui sait les déchiffrer…

Vous pouvez également lire un article de Gilles THOMAS paru dans la Revue XYZ en 2005 et intitulé Paris des hauts et des bas Paris de Haut en Bas.

(c) Article et photos F. Chaut

Carrières et catacombes de paris, cataphiles, IGC, Emile Gérard

Une Réponse to “Les inscriptions des carrières parisiennes”

  1. […] Un grand MERCI au Spéléo Club de Paris pour parler de nous dans sa lettre de Février 2019 ! Nous ne pouvons que vous encourager à cette saine lecture ainsi qu’à assister à la conférence mensuelle dont le thême est toujours lié aux souterrains, parfois aux anciennes carrières, comme la Catastrophe de Clamart ou bien les Inscriptions anciennes dans les carrières de Paris. […]

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